31 415,93 km²

En temps normal, c’est une vraie chance de vivre à quelques dizaines de kilomètres de l’océan. Si on fait abstraction des bouchons monstres que ça occasionne chaque fin de semaine, à la belle saison, ça reste un privilège, que beaucoup nous envient. Mais là, quand je trace sur la carte le petit cercle de 100 km de rayon autour de mon lieu d’habitation, et que le quart de la surface de circulation qui m’est autorisée tombe à l’eau, je me sens un peu flouée. Alors, on pourrait se dire que dans cette petite superficie qui nous est allouée, il y a des kilomètres de littoral, mais comme on ne pourra probablement pas y accéder… Je sais que c’est en débat et qu’il reste un petit espoir, mais ça me rend maussade. C’est la même chose avec le fait d’avoir une île au milieu de tout ça, ce n’est pas la peine de s’en réjouir, parce qu’on sait pertinemment qu’on ne va pas y mettre les pieds de si tôt. Et si seulement ça se limitait à ça. On pourrait se rabattre sur les balades à travers champs, les promenades au milieu des vignes, les longs itinéraires à vélo, que sais-je. Mais ce qui passe difficilement, c’est que mon cercle, celui dans lequel vivent ma famille et mes amis, déborde du cadre. Et encore, on ne peut même pas se plaindre, on a basculé en zone verte et les départements limitrophes accessibles le sont aussi. Ça laisse quelques possibilités que certains n’auront même pas. Mais comme ça fait près de huit semaines, que je me dis que je n’ai pas à me plaindre parce que ceci, parce que cela… Ce qui est vrai, je ne reviens pas là dessus. Surtout que j’ai même la chance de ne pas avoir de motif familial impérieux qui justifie le moindre déplacement au-delà du périmètre réglementaire… Tout le monde va bien. Mais là, quand même, je trouve ça difficile à avaler. Non, vraiment. Il est certain que ça élargit les perspectives, mais on n’est pas rendu…