Déconfinés

Quand on sera déconfinés, quand on sera déconfinés… Oui, c’est vrai, on peut toujours faire des plans sur la comète, mais j’ai pourtant l’impression que ça ne va pas être aussi simple. On attend, on espère depuis des semaines, on se fait des idées, mais maintenant que ça approche, ça commence à faire un peu peur. A vrai dire, j’ai beaucoup de mal à me projeter car je ne sais toujours pas si je reprends le travail. Si je reprends, je ne suis pas sûre de prendre les transports en commun, ça me semble compliqué. Mais comme je préfère éviter la voiture, je vais devoir y aller à vélo. Il faut bien compter une demi-heure pour faire le trajet. Je suppose qu’avec le peu d’activité physique que j’ai eu ces dernières semaines, ça va être un peu difficile les premiers jours. Ce ne sont pas les quelques séances de gym et les petites promenades limitées qui m’ont mise en forme. J’espère au moins qu’il ne pleuvra pas. Et une fois là-bas, je ne peux pas imaginer à quoi ça va ressembler. Enfin si, mais je préfère éviter car les quelques images qui me viennent à l’esprit quand j’y pense me sapent le moral. Masque, distance avec une pointe de paranoïa, j’essuie tout ce que je vais toucher, et je ressuie tout ce que j’ai touché… Et si je ne reprends pas tout de suite ? Immense promenade ? A pied, à vélo ? Ah non, pas de bus, pas de commerces. Non, il est certain que j’ai très envie de voir du monde, mais déjà, quand on croise un piéton dans une rue presque déserte, c’est l’angoisse, alors je n’imagine pas ce que ça va être quand tout le monde va se ruer dehors.