pour Mina
Il y a moins d’un an, nous nous étions imaginés parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour nous retrouver ce weekend, quelque part sur la côte. Si rien n’était venu bousculer nos plans, certains seraient déjà arrivés, d’autres seraient encore en route, tandis que les derniers ne nous rejoindraient que demain. Nous descendrions nos sacs des voitures, que nous entasserions à l’étage. Nous viderions nos paniers dans la cuisine, sans plus trouver de place dans le frigo pour les produits frais. Les bouteilles s’aligneraient dans l’arrière cuisine. Nous chercherions notre place, à la cuisine, au salon, dans le jardin. La maison résonnerait de conversations qu’il serait impossible de toutes suivre. Nous piocherions des nouvelles de chacun en passant de l’une à l’autre. Puis, le moment viendrait d’établir un programme qui convienne à tout le monde. Elle avait pensé à un grand pique-nique dans les dunes, face à l’océan. Il rêvait de longues siestes au soleil, allongé sur une chaise longue, les pieds dans l’herbe. Ils avaient prévus deux sacs de jeux de société, au cas où. Elle avait repéré ce sentier côtier qui, disait-on, était très agréable à cette saison. Ils avaient encore quelques courses à faire. Il pensait tout à coup, qu’il devait préparer son dessert à l’avance. A quelle heure mangeait-on ? Les enfants s’en moqueraient, ils joueraient déjà dans le prunier. Il y a moins d’un mois, nous nous étions déjà persuadés qu’il faudrait annuler. Nous avions fait semblant d’y croire encore quelques jours, puis nous avions dû nous résigner. Aujourd’hui, chacun chez soi, se console en regardant la pluie tomber contre ses fenêtres. Dans un an peut-être…