Si ça continue, je le fais tout seul. Je vais pas attendre des plombes que les salons rouvrent. Les vieux vont hurler mais je m’en fous. Ce sera fait, et ils n’y pourront plus rien. Ils avaient dit, au printemps, si tu es encore décidé, on en reparle. On y est au printemps et il en est plus question, forcément. Ouais, c’est ça, c’est pas de leur faute, mais ça les arrange bien. Sérieux, ils me gonflent. Je sais très bien qu’ils ont dit ça en espérant que ça me sorte de la tête, que je me trouve une autre lubie. C’est ce qu’ils disent. Ben, ils peuvent toujours courir. J’ai regardé sur internet, c’est pas aussi compliqué que ça. Le dessin, je l’ai. Je peux le reproduire avec un feutre pour commencer. Ce qui m’embête, c’est que je le voulais sur l’épaule droite, mais je vais être obligé de le faire sur la gauche. Je suis pas ambi-machin… je sais plus comment on dit. L’épaule, je suis pas certain d’y arriver non plus. Je vais tenter l’avant bras, mais il faut que je réfléchisse au sens. Je suis pas sûr. Les aiguilles, je sais qu’il y en a quelque part. Au pire, je prendrai mon compas. Pour une fois qu’il servira à quelque chose, ce truc là. Je vais demander de l’encre à Sacha. Elle doit bien avoir ça dans ses affaires d’arts plastiques. Elle va encore râler, mais elle va me filer tout ce qu’elle a pour que je la lâche. Faut quand même que je vérifie qu’il y a bien un genre de désinfectant dans la boîte à pharmacie. Ce serait trop con de se retrouver avec des pustules sur tout le bras. Non, ça va déchirer de retourner au lycée avec un putain de tatouage fait maison.