31 415,93 km²

En temps normal, c’est une vraie chance de vivre à quelques dizaines de kilomètres de l’océan. Si on fait abstraction des bouchons monstres que ça occasionne chaque fin de semaine, à la belle saison, ça reste un privilège, que beaucoup nous envient. Mais là, quand je trace sur la carte le petit cercle de 100 km de rayon autour de mon lieu d’habitation, et que le quart de la surface de circulation qui m’est autorisée tombe à l’eau, je me sens un peu flouée. Alors, on pourrait se dire que dans cette petite superficie qui nous est allouée, il y a des kilomètres de littoral, mais comme on ne pourra probablement pas y accéder… Je sais que c’est en débat et qu’il reste un petit espoir, mais ça me rend maussade. C’est la même chose avec le fait d’avoir une île au milieu de tout ça, ce n’est pas la peine de s’en réjouir, parce qu’on sait pertinemment qu’on ne va pas y mettre les pieds de si tôt. Et si seulement ça se limitait à ça. On pourrait se rabattre sur les balades à travers champs, les promenades au milieu des vignes, les longs itinéraires à vélo, que sais-je. Mais ce qui passe difficilement, c’est que mon cercle, celui dans lequel vivent ma famille et mes amis, déborde du cadre. Et encore, on ne peut même pas se plaindre, on a basculé en zone verte et les départements limitrophes accessibles le sont aussi. Ça laisse quelques possibilités que certains n’auront même pas. Mais comme ça fait près de huit semaines, que je me dis que je n’ai pas à me plaindre parce que ceci, parce que cela… Ce qui est vrai, je ne reviens pas là dessus. Surtout que j’ai même la chance de ne pas avoir de motif familial impérieux qui justifie le moindre déplacement au-delà du périmètre réglementaire… Tout le monde va bien. Mais là, quand même, je trouve ça difficile à avaler. Non, vraiment. Il est certain que ça élargit les perspectives, mais on n’est pas rendu…

Le masque

Oui, eh bien, tu diras à Mamie Janique que j’apprécie beaucoup, mais ça fait des années que je n’ai pas porté de rose et je n’ai absolument pas l’intention de revoir ma garde robe de fond en comble sous prétexte qu’elle n’a plus que ce coupon sous la main. Et tu peux me dire pourquoi ? Pourquoi Julien aurait le droit aux petits restes « plus masculins », pendant que moi, je devrais porter un truc à fleu-fleurs gnan-gnan ? Parce que je suis une fille ? C’est ce que tu es tentée de répondre, non ? Donc, soit tu penses que les filles sont plus gnan-gnan que les garçons, ou qu’en tout cas, elle le supporte mieux, soit tu es persuadée qu’elles ont un plus grand sens du sacrifice, et qu’elles sont prêtes à se rendre ridicules pour que leurs frères gardent la tête haute. Comment ? Mais oui, je ne remets pas ça en question, Mamie Janique est adorable, et tu la remercieras pour moi. Mais elle pourra donner ce masque à quelqu’un qui en apprécie la couleur. Et non, je ne fais pas la fine bouche, un masque est un masque mais si j’ai le choix… Mais bien sûr, je vais faire la queue à la pharmacie, à la supérette, devant les boutiques de tissus qui vendent des kits. Je ne te demande pas d’y aller pour moi, je ne vois pas en quoi ça te pose un problème. Oui, je sais coudre. C’est même toi qui m’as appris, je te rappelle. Je couds assez mal, c’est vrai, mais avec un bon tutoriel, et je peux te dire qu’on en trouve à profusion depuis quelques semaines, je devrais pouvoir m’en sortir. Non, tu ne le prends pas pour faire plaisir à mamie et le planquer au fond d’un tiroir parce que même toi, tu ne le porteras pas. Non, ce serait l’inciter à m’en refaire jusqu’à épuisement de son coupon, ça me mettrait très mal à l’aise. Non, laisse tomber, je vais le faire. Non, puisque je te le dis. Je raccroche et je l’appelle. Oui, je le fais, ce sera l’occasion de prendre de ses nouvelles.

Portrait

Il replace les pochettes les unes sur les autres. Il a passé de longs moments, ces derniers jours, à trier de vieilles photographies oubliées dans un carton, au fond d’un placard. Toutes ces prises de vue d’avant le numérique, qu’il n’avait pas manipulées depuis si longtemps. Il a tenté de se remémorer les circonstances dans lesquelles chaque image avait été prise, pour prendre quelques notes au dos. Mais pour être honnête, pour les plus anciennes, il a souvent séché sur le nom de telle femme en arrière plan, sur les raisons qui avaient amené ce couple à entrer dans le cadre de son appareil, sur l’emplacement de cette montagne qu’il ne se souvenait pas avoir gravie. Comme il est souvent derrière l’objectif, il apparaît très peu sur les photographies. Pourtant, de loin en loin, on l’aperçoit, les cheveux plus ou moins longs, quelquefois avec la barbe, exceptionnellement affublé d’une affreuse moustache. Ce n’est qu’au fond de la boîte, sur des clichés que lui avait confiés sa mère, qu’on le retrouve plus souvent. Il pose auprès de ses parents ou de ses sœurs, il joue seul. Il s’est longtemps attardé sur cette photographie sur laquelle il est assis dans l’herbe, concentré à emboîter un cube dans une petite voiture en métal. Il la reconnaît, car elle a été accrochée sur le mur du petit salon, durant de longues années. Cela lui donne l’illusion de se souvenir de ce moment, mais il sait que tout ce dont il se rappelle, c’est cette trace qu’il a entre les mains. Sans elle, cet instant serait perdu. Il ne sait rien de ce qui s’est passé avant, et n’a aucune idée de ce qui a pu suivre. En déposant la dernière pochette, il hésite un moment. Il avait envisagé de numériser l’ensemble des photographies, avant de renoncer face à l’ampleur de la tâche. Pourtant, il rouvre la pochette et fait défiler une nouvelle fois les images. Pourquoi pas, finalement, il a encore le temps.

Réunion de famille

pour Mina

Il y a moins d’un an, nous nous étions imaginés parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour nous retrouver ce weekend, quelque part sur la côte. Si rien n’était venu bousculer nos plans, certains seraient déjà arrivés, d’autres seraient encore en route, tandis que les derniers ne nous rejoindraient que demain. Nous descendrions nos sacs des voitures, que nous entasserions à l’étage. Nous viderions nos paniers dans la cuisine, sans plus trouver de place dans le frigo pour les produits frais. Les bouteilles s’aligneraient dans l’arrière cuisine. Nous chercherions notre place, à la cuisine, au salon, dans le jardin. La maison résonnerait de conversations qu’il serait impossible de toutes suivre. Nous piocherions des nouvelles de chacun en passant de l’une à l’autre. Puis, le moment viendrait d’établir un programme qui convienne à tout le monde. Elle avait pensé à un grand pique-nique dans les dunes, face à l’océan. Il rêvait de longues siestes au soleil, allongé sur une chaise longue, les pieds dans l’herbe. Ils avaient prévus deux sacs de jeux de société, au cas où. Elle avait repéré ce sentier côtier qui, disait-on, était très agréable à cette saison. Ils avaient encore quelques courses à faire. Il pensait tout à coup, qu’il devait préparer son dessert à l’avance. A quelle heure mangeait-on ? Les enfants s’en moqueraient, ils joueraient déjà dans le prunier. Il y a moins d’un mois, nous nous étions déjà persuadés qu’il faudrait annuler. Nous avions fait semblant d’y croire encore quelques jours, puis nous avions dû nous résigner. Aujourd’hui, chacun chez soi, se console en regardant la pluie tomber contre ses fenêtres. Dans un an peut-être…

Ailleurs

Elle s’arrête au milieu de la rue. C’était à prévoir, elle est partie depuis seulement dix minutes et il se remet à pleuvoir. Elle scrute le ciel. Les nuages ne sont pas si noirs, elle pourrait prendre le risque de continuer. Elle se souvient pourtant des trombes d’eau qui se sont déversées ce matin, et elle n’aimerait pas devoir courir jusque chez elle sous un tel déluge. Elle attend quelques minutes. Puis, comme elle sent que la pluie ne va pas tarder à forcir, elle décide de faire demi tour, en passant par une ruelle à gauche. Elle ne veut pas refaire le même chemin qu’à l’aller. Elle peste en accélérant le pas, si on ne peut même plus se promener… Elle débouche sur le boulevard. La pluie s’intensifie et tombe en rafales. Quand elle aperçoit l’aubette de bus, elle traverse pour s’y abriter. Elle passe un long moment à scruter le ciel. Elle aime l’odeur du vent humide, mais la grisaille la rend mélancolique. Elle regarde autour d’elle, les immeubles ternes, les trottoirs lessivés. Il faudrait s’inventer ailleurs. Elle s’imagine sur une plage. Elle marche les pieds nus sur le sable si chaud qu’il brûlerait presque. Les mouettes virevoltent au dessus d’elle. Elle entend leurs cris familiers. Elle s’avance vers l’océan. Le premier contact avec l’eau la surprend, tellement elle est fraîche. Elle avance le long du rivage sans fin. Ce qui est curieux, c’est que la plage est déserte. On pourrait penser qu’elle aimerait croiser quelques personnes, mais non, elle se voit seule. Elle se penche pour ramasser quelques cailloux, un coquillage jaune et un morceau de verre dépoli. Elle les sert dans sa paume. Quand le bus s’arrête devant elle, et que la porte centrale s’ouvre, elle regarde le chauffeur à travers la vitre, hébétée. Elle lui montre la pluie d’un signe de tête. Il semble comprendre et reprend sa route, en esquissant un vague sourire. Elle regarde son poing serré. Elle aimerait tellement être ailleurs.

Déconfinés

Quand on sera déconfinés, quand on sera déconfinés… Oui, c’est vrai, on peut toujours faire des plans sur la comète, mais j’ai pourtant l’impression que ça ne va pas être aussi simple. On attend, on espère depuis des semaines, on se fait des idées, mais maintenant que ça approche, ça commence à faire un peu peur. A vrai dire, j’ai beaucoup de mal à me projeter car je ne sais toujours pas si je reprends le travail. Si je reprends, je ne suis pas sûre de prendre les transports en commun, ça me semble compliqué. Mais comme je préfère éviter la voiture, je vais devoir y aller à vélo. Il faut bien compter une demi-heure pour faire le trajet. Je suppose qu’avec le peu d’activité physique que j’ai eu ces dernières semaines, ça va être un peu difficile les premiers jours. Ce ne sont pas les quelques séances de gym et les petites promenades limitées qui m’ont mise en forme. J’espère au moins qu’il ne pleuvra pas. Et une fois là-bas, je ne peux pas imaginer à quoi ça va ressembler. Enfin si, mais je préfère éviter car les quelques images qui me viennent à l’esprit quand j’y pense me sapent le moral. Masque, distance avec une pointe de paranoïa, j’essuie tout ce que je vais toucher, et je ressuie tout ce que j’ai touché… Et si je ne reprends pas tout de suite ? Immense promenade ? A pied, à vélo ? Ah non, pas de bus, pas de commerces. Non, il est certain que j’ai très envie de voir du monde, mais déjà, quand on croise un piéton dans une rue presque déserte, c’est l’angoisse, alors je n’imagine pas ce que ça va être quand tout le monde va se ruer dehors.

Vague à l’âme

Elle est assise sur le fauteuil du salon, qu’elle a placé face à la fenêtre. Elle a dû la refermer dès que les premières gouttes de pluie ont commencé à tomber sur le parquet. Elle regarde le ciel gris, que rien ne traverse, même pas un pigeon égaré. Elle attrape le livre qu’elle a posé sur ses genoux et le laisse glisser par terre. Il y a bien dix minutes qu’elle lit et relit les mêmes phrases sans réussir à faire de lien entre elles. Elle a beau se concentrer, rien n’y fait. Au bout de trois mots, son esprit se disperse et plus rien de ce qu’elle lit n’a de sens. Elle abandonne. Elle pourrait allumer la radio. Écouter une émission, ou bien de la musique. Elle ne sait pas ce qui passe en ce moment, mais il suffirait de faire le tour des différentes stations. Il y a forcément quelque chose d’intéressant diffusé sur l’une ou l’autre. Elle hésite un moment, puis renonce. Il est encore un peu tôt pour cuisiner, mais elle pourrait déjà décider de ce qu’elle va préparer, chercher une nouvelle recette. D’ailleurs, elle mangerait bien indien. Elle se voit saliver devant la liste des ingrédients, seulement elle sait déjà qu’il lui en manquera la moitié. C’est systématique. Ce ne serait pas tout à fait la même chose, mais elle pourrait adapter, faire avec les moyens du bord. Ce serait mieux que rien. Si elle continue à se trouver des excuses, elle va encore manger des spaghettis. Si, au moins, elle se concoctait des sauces, mais non. Des spaghettis, rien d’autre. Elle adore ça, c’est vrai, mais ça appuie un peu sur la monotonie de ces dernières semaines. Elle verra plus tard, rien ne presse. Un rayon de soleil perce derrière les nuages. Elle se lève et attrape un magazine ouvert sur une grille de mots-fléchés. Allez, courage !

Ne pas se toucher le visage

Elle sort du local à vélos. Ne pas se toucher le visage, elle l’a bien en tête. Pourtant, c’est au moment où cette pensée lui traverse l’esprit qu’un courant d’air tiède vient lui caresser le visage. Ce qui aurait pu être très agréable, lui complique dangereusement l’existence, car cette légère brise vient plaquer une mèche de cheveux contre sa joue. Elle essaie de faire abstraction de ce vague chatouillement mais il devient rapidement une démangeaison très agaçante. Elle se frotte le bas du visage avec l’épaule, seulement dès qu’elle s’arrête, la mèche de cheveux se remet à frotter sa peau. Elle s’avance un peu en tirant son vélo, pour se mettre à l’abri du vent. Elle réfléchit à ce qu’elle a touché jusqu’à présent, la porte de l’appartement, ses clés qui lui ont servi à presser le bouton d’appel de l’ascenseur et celui d’étage, rien dans la cabine, les clés encore pour appuyer sur le bouton qui ouvre la porte du hall. Ne pas se toucher le visage. Elle a poussé la porte avec son dos. Son trousseau de clés, une nouvelle fois, pour ouvrir le local à vélos, la poignée de la porte avec sa main droite. Elle pourrait donc se gratter avec la gauche. Mais elle croit se souvenir qu’elle s’est appuyée au mur avec cette main quand elle a perdu l’équilibre en tirant son vélo à l’extérieur. Elle ne sait plus. Ça continue à démanger terriblement. Le front, maintenant. L’aile du nez commence à la picoter. Non, c’est trop insupportable. Elle retire son élastique, rassemble ses cheveux en les lissant un long moment. Elle les enroule en un chignon serré qu’elle bloque avec le ruban. Elle attrape le bord de son t-shirt, se penche pour se frotter le visage contre le tissu. C’est un peu mieux. Elle empoigne le guidon et s’installe sur le vélo. Au premier tour de roues, elle se demande si elle ne va pas donner de grands coups de ciseaux dans sa chevelure dès qu’elle sera rentrée.

Vertige

Il se penche à la fenêtre. Il s’y résout rarement car la hauteur lui donne le vertige, mais ce matin, le besoin de prendre l’air est plus fort. Il se cramponne des deux mains au chambranle et ferme les yeux pour sentir les rayons du soleil lui caresser le visage. On n’entend que le chant des oiseaux qui couvre le ronronnement des quelques voitures qu’il distingue en arrière plan. Il respire profondément. Il apprécie ce moment autant qu’il le peut, pourtant, il sent ses mains se crisper sur le rebord de fenêtre. Ses doigts le font souffrir. Il ouvre les yeux, sans bouger. Il est à une bonne quarantaine de mètres au dessus du sol. Il le sait mais tente désespérément de l’oublier en regardant le plus loin possible devant lui. Il a une vue qui s’étend sur toute la ville. C’est inespéré. Il s’attache à détailler la silhouette de chaque immeuble, sans laisser son regard descendre trop dangereusement. Seulement, quand une moto surgit du fond du boulevard en pétaradant, il ne peut pas s’empêcher de la chercher des yeux. Il la suit lorsqu’elle s’avance vers le pied de la tour, pour la dépasser dans le virage et disparaître dans un effroyable bruit de tondeuse à gazon. Son regard glisse sur la rue. Quand il aperçoit le crâne d’une femme qui s’avance sur le trottoir vers l’arrêt de bus, il a un haut le cœur. Il rentre brusquement et se colle dos contre le mur du salon. Une sueur glaciale coule le long de sa colonne vertébrale. Il se laisse glisser sur le sol, tremblant de tous ses membres. Il ne panique pas, il sait que dans quelques minutes, ce sera passé. Il sourit. Lui qui trouvait ses journées monotones, il a eu sa dose de sensations fortes pour aujourd’hui.

La carte postale

Elle entrouvre la petite porte avec précaution. Ce matin encore, la boîte est vide. Elle laisse passer quelques instants, la main suspendue à la clé. Elle referme la porte, la verrouille et retire la clé qui accroche toujours un peu dans la serrure. Elle se demande même si elle ne va pas rester bloquée, un de ces jours. Il faut la faire jouer très légèrement pour trouver l’alignement juste, qui permettra de la dégager. Elle se croise dans le miroir du hall et se trouve une mine affreuse. Elle remonte les escaliers lentement. Elle n’est pas déçue car elle s’y attendait. Elle est simplement triste d’avoir eu raison. Plus de trois semaines qu’elle aurait dû recevoir ce courrier et toujours rien. Elle a beau savoir que la situation n’est pas favorable, elle trouve que ça a trop duré. Il jure qu’il l’a choisie, écrite, mise sous enveloppe. Il n’en démord pas, il a écrit l’adresse lisiblement, l’a affranchie comme il faut et l’a lui-même glissée dans la boîte aux lettres du bureau de poste. Elle le croit. Il n’a aucune raison de lui raconter des histoires. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui écrive. S’il ne lui en avait pas parlé, jamais elle ne serait descendue chaque matin dans l’espoir que cette fameuse carte soit arrivée. Elle ne peut que le croire. Mais elle est persuadée qu’il ment. C’est plus fort qu’elle. Une carte ? Pourquoi ? Pour réduire la distance qui nous sépare. C’est ce qu’il lui répond quand le sujet vient immanquablement dans la conversation. C’est devenu un passage incontournable, qu’elle finit par redouter. Chaque soir, durant les longues heures qu’ils passent au téléphone, il lui pose cette même question, d’un ton presque anodin. Au fait, ma carte est arrivée ? Elle ne sait plus comment lui dire que non, que c’est certainement normal, mais que ça devient long, trop long. Elle ne lui dit pas, que l’attente en devient insupportable. Elle adore les cartes, les lettres, ouvrir une enveloppe, toucher le papier, l’écriture manuscrite, mais là, elle va lui demander de lui écrire un mail. Ça aidera peut-être à tromper l’attente. Peut-être.